Je pense que Seirei no Moribito est un bon anime.
Voilà comment je pourrais résumer en quelques mots ce que je pense de cet anime mais ça ne serait pas réellement une critique donc je vais tenter d'argumenter un minimum.
Le contexte de cet anime est un monde médiéval mystique, nous suivons durant 26 épisodes, Balsa une jeune lancière d'une trentaine d'années et Chagum le deuxième prince de l'Empire Yogo dans leur périple.
Le scénario en lui-même est très bien construit, le déroulement de l'anime fait qu'on est totalement plongé dans ce monde et ça se ressent dès les premiers épisodes c'est d'ailleurs ce que je lui reproche. Si là, tout de suite, je vous demande ce qu'est Yogo, des Yakue, Nayug ou Sagu, si vous n'avez pas vu l'anime au préalable saurez-vous me dire ce que c'est ? Non ? Moi non plus. Pourtant on vous sort tous ces noms comme ça, sans aucune explication, c'est à vous, de replacer ces noms dans leur contexte et de deviner ce qu'ils signifient. Généralement dans ce genre de situation, on se débrouille pour fournir un minimum d'informations mais là, rien. Et croyez-moi, ce n'est pas facile d'apprendre qu'il y a deux "lunes" dans le ciel, et qu'il existe deux mondes parallèles comme si on apprenait que le soleil apparait le jour et que la lune apparait la nuit, il faut s'adapter. Sinon je n'ai rien à dire sur le déroulement de l'histoire.
En ce qui concerne les personnages, ce sont tous des personnages qui rentrent dans des groupes, pas l'ombre d'une personne un peu marginale, un peu à part, même la shamane Torogai est une personne tout à fait normale, qu'on peut facilement classer si on prend en compte le contexte de l'histoire. Je dirai donc qu'il y a deux grands groupes: les "nobles" (et par nobles j'entends principalement les gens de la cour) et les "roturiers". L'anime repose sur la confrontation (puis par la suite, l'alliance) de ces deux groupes, dans chaque groupe on retrouve différents types de personnes, on les distingue par leur hiérarchie chez les "nobles" et leur différence d'âge et de métier chez les "roturiers". Quand on a ce genre de personnages bien définis, que font un peu "cliché", c'est difficile de ne pas tomber dans la caricature et les stéréotypes "bêtes et méchants". Et je dois avouer que j'ai eu peur, et à quelques moments j'ai cru qu'on allait vraiment tomber dedans, quand on dit que Chagum ne sait même pas ce qu'est la faim, ou qu'il découvre quelque chose qu'aucun adulte "de la ville" n'a pu découvrir, comme ci parce qu'il est un prince, il est plus intelligent que n'importe qui, j'ai trouvé ça un peu gros mais il me semble que c'était la dernière fois que j'ai vu un passage de ce genre dans tout l'anime, donc je n'en ai pas tenu compte. Finalement, durant ces 26 épisodes, on a su montrer les qualités et défauts des deux groupes et surtout leurs similitudes, sans "trop" tomber dans les gros stéréotypes mais c'était pas loin.
L'anime avance à un bon rythme, ni trop rapide, ni trop soutenu, en 26 épisodes on en apprend beaucoup, mais attention pas tout, on a du faire l'impasse sur le passé de la majorité des personnages, même les plus importants, d'ailleurs j'ai trouvé dommage le fait qu'on ne nous révèle pas le passé de Chagum, parce qu'après tout c'est difficile de comprendre à quel point le changement est grand si on ne sait pas comment il vivait avant, on ne peut pas faire de comparaison. Pour en revenir au rythme, les épisodes se terminent tellement vite que j'ai du vérifier à au moins trois reprises si les épisodes faisaient vraiment plus de vingt minutes, je pense avoir compris le secret, la plupart des épisodes se terminent sur une action inachevée, à un moment où la coupure est illogique, ça ne m'a pas trop gênée, mais il vaut mieux le préciser au cas où.
Concernant l'animation, j'ai compris qu'elle était de bonne qualité. Cependant ce qui m'a le plus marqué c'est la façon dont les couleurs ont été utilisées. Ayant regardé un shojo juste avant, j'ai tout de suite vu la différence, ici pas de chevelures violettes, jaunes ou bleu turquoise, ce sont des couleurs sobres et assez naturelles qui priment: du noir et du marron majoritairement. J'ai une critique à émettre sur la couleur, la plupart des "scènes-clés" se déroulent dans des endroits sombres, confinés et très étroits, comme une cave, l'intérieur du moulin entre autres, j'ai l'impression d'avoir passé plus de la moitié de l'animé à voir des endroits très sombres et peu rassurants, ça correspond au contexte certes, mais c'est étouffant à la longue, et quand on vient de regarder un shojo avec du rose et du violet un peu partout, l'effet n'en est que doublé. Les magnifiques paysages que l'on nous offre de temps à autres rehaussent un peu le niveau mais ça ne pardonne pas tout.
Je terminerai sur un dernier point, j'ai l'impression qu'en 26 épisodes, je n'ai pas vu l'ombre d'un sourire, ou ne serait-ce que la présence d'un petit éclat de rire. Pour aller droit au but, à aucun moment je n'ai ressenti de véritable joie. J'ai lu dans une critique antérieure que l'anime "se prenait trop au sérieux" et c'est vrai. C'est l'alliance des couleurs, du scénario, du contexte, de la musique qui fait que l'on ressent un espèce de tension tout au long de l'anime. Je l'ai compris quand Chagum a dit que la ville était agitée, oui la ville était agitée mais n'était pas forcément joyeuse. C'est vrai que cette tension omniprésente, nous tient jusqu'à la fin et nous permet d'être pleinement dans l'histoire mais c'est très pesant.
Si l'on ne prend en compte que le scénario et l'évolution de Seirei no Moribito en seulement 26 épisodes, c'est un anime qui frôle la perfection mais un anime ne se résume pas qu'à son histoire même si l'animation n'est pas en reste, quelques détails ont fait que progressivement sa note a un peu baissé, mais Seirei no Moribito reste un très bon anime qui obtient la note de 8/10 (qui est un 7,5 arrondi au supérieur).