Critique de l'anime Elfen Lied (TV)

Aaaaaaah Elfen Lied ! Aaaaaaaah Lucy ! Aaaaaaaa Nyu ! Aaaaaaaaaah la musique d'intro !
Rien que pour ça, je pourrais mettre la note de 10... mais je mettrais seulement 9.
Pourquoi j'ai tant aimé cette anime ? Pourtant, il avait tout pour me déplaire : les dessins ne sont absolument pas extraordinaires et m'ont rebuté au départ (les énormes yeux des personnages façon Candy, ça fait trop pitié). Et qu'est-ce que c'est que toute cette effusion de bons sentiments mièvres ? Et que signifient toute cette brutalité, tous ces corps démembrés et/ou découpés en deux, toutes ces têtes décapitées avec une violence innommable et tous ces geysers de sang accompagnant chaque mort ? Les auteurs passent d'un extrême à l'autre sans complexe et pourtant ... !
Cela fonctionne ! Euréka ! En tout cas sur moi.
Pourquoi ? C'est incompréhensible mais je vais tenter de me l'expliquer.
Tout d'abord, l'opening y est pour beaucoup. En lisant les autres commentaires, j'ai remarqué qu'on aime ou déteste cette oeuvre, la musique liturgique qui ouvre chaque épisode fait l'unanimité et ne fait pas pâle figure face aux oeuvres classiques comme le Stabat Mater de Vivaldi ou le Laudate Dominum des Vêpres solennelles d'un confesseur du génial Mozart. Pour moi, la musique d'ouverture d'un anime est très importante car elle annonce d'emblée la couleur comme par exemple l'opening du cultissime Cowboy Bebop. Si c'est de la grosse pop-variétoch pourrie, il y a très peu de chance pour que j'accroche par la suite.
Ensuite, la première scène est juste phénoménale et pourtant, je ne suis pas un grand fan de gore et d'hémoglobine. L'opposition entre ce corps frêle de jeune fille et la dextérité avec laquelle elle prépare le carpaccio a suscité mille questions chez moi. Pourquoi tant de haine (x1000)?
Et puis, je trouve que les sentiments des personnages, leurs réactions et leurs relations sonnent plutôt justes. On peut trouver que le dédoublement de personnalité est complètement débile (à juste titre peut-être) mais les deux facettes de ce personnage sont tellement charismatiques et attachantes que, j'avoue, je me suis laissé avoir par cette niaiserie psychiatrique digne des plus mauvais nanars.
Et que dire de toutes ces larmes ? C'est un véritable torrent qui coule des noeneils lors des passages tristes. C'est simple, il y a autant de larmes que de sang, autant de violence que sentiments à la mord-moi-le-noeud.
Je ne développerai le côté harem, ecchi (qui ne m'a pas du tout dérangé car les scènes où elles sont à poil sont plutôt marrantes, j'aime l'humour potache et pipi caca parfois) car d'autres l'ont déjà fait.
Et aussi cette sublime musique qui est utilisée à toute les sauces car c'est quasiment l'unique thème de l'anime. C'est, au final, le seul vrai défaut d'Elfen Lied.
Car enfin, malgré tout ce que j'ai dit, malgré toutes les maladresses techniques et débilités scénariques, le mal est fait. Pour moi, la mayonnaise a pris, l'intrigue est trop puissante, les personnages hyper attachants : Lucy, Nyu, Nana (quel prénom à coucher dehors !), l'intro est surpuissante, l'histoire d'amour est d'une bêtise qui élève la mièvrerie, et le pardon, au rang des passions impossibles et éternelles dont regorgent les légendes et les tragédies raciniennes, en servant de modèle au coeur humain pour atteindre la pureté crystaline du lys (Lilium).