Ô rage ! Ô désespoir ! Ô Nyu ?

Elfen Lied est l’adaptation animé plutôt fidèle en 13 épisodes du manga du même nom par Kanbe Mamoru (du studio Arms). Si le départ propose un opening de grande qualité et une entrée en scène fracassante du protagoniste de l’histoire, la suite est tout autre.

Elfen Lied a souffert d’une chose qui lui est finalement fatale. On a voulu traité une multitude de thèmes extrêmement différents et leur exploitation est totalement absurde, inutile ou niaise. On passe donc d’un thème qui traite de la cruauté humaine envers une nouvelle race à de l’amour très étrange entre cousins. En passant par des enfants qui tabassent un chiot à coup de vase jaune jusqu’à ce que le sang gicle dans toute la pièce. Bref, on en voit des choses. L’anime essaye de traiter des trucs par ci par là sans que ce soit utile au déroulement de l’histoire ou même utile tout simplement.

Le condensé de tous ces thèmes très différents provoque de véritables absurdités, comme l’adoption furtive d’une enfant de 13 ans par deux cousins de 18 ans, qui au passage se faisait violer par son père. Alors que le thème principal est abordé par l’existence de Diclonius, une race d’humains supérieurs qui pourrait amener des idées très intéressantes, on a au lieu de ça pleins d’autres trucs qui ne servent à rien et qui, en plus, rendent difficile la compréhension de l’univers. On avance dans un flou constant qui ne s’allège que peu par moment et s’amplifie fortement le reste du temps. Comme le développement de chaque personnage passe très vite, la niaiserie prend donc la place de la crédibilité pour tout ce qui touche aux dialogues et aux réactions des personnages. Bref, à ce stade c’est mauvais et encore il y a de quoi rire sur un catalogue de scènes impressionnant. De plus, l'enchaînement des scènes n’a pas tout le temps du sens ce qui renforce l’absurdité de tout ce qui est déjà absurde à la base.

Vient ensuite, l’autre gros problème, le fan service. Il est devenu presque la seule chose qui peut tenir le spectateur devant son écran. Donc la plupart des scènes ecchi, au début, sont justifiées par l’histoire qui les rend crédibles. Après, elles interviennent dans les passages où le niveau de pertinence atteint presque le néant. Le gore qui pour commencer, frappe le spectateur pour le plonger immédiatement dans un univers glauque et sans pitié, devient banal et il fera partie de la recette de chaque épisode pour que le spectateur s’émerveille au moins de voir quelques membres volés. Ou d’un chiot tabassé à mort par des enfants de 6 ans. Et malheureusement, même la Diclonius, est du fan service. L’anime a pris la liberté de colorier les cheveux en roses de chaque Diclonius alors que le manga proposait des couleurs de cheveux différentes. Donc pour résumer la race supérieure représente des adolescentes à forte poitrine, ayant les cheveux roses, des cornes en forme de chat et possédant 4 bras désarticulés invisibles dans le dos aussi tranchants que des lames de rasoir qui mesurent au moins deux mètres de long. (La drogue c’est mal m’voyez ?).

Bon et Lucy est aussi le plus gros fan service du manga, ayant deux personnalités, elle peut être très méchante ou être mentalement une enfant de 2 ans. Soit Lucy soit Nyu donc... Cette dernière ne prononce quasiment que « nyu » qui peut être, je l’avoue, assez mignon. Mais ça l’aurait été beaucoup plus si ce magnifique concept n’avait pas été pompé sur Pokemon. Et oui Mew prononce « mew » comme Nyu. Ça ne s’arrête pas là puisque Mew est le premier pokémon et le nom « Lucy » est une référence au premier fossile d’hominidé le plus complet ayant révolutionné notre perception sur nos propres origines ! Comme Mew ! Enfin presque. Mais tout ça n’a rien à voir avec le personnage de l’anime qui est juste une Diclonius méchante ou un enfant stupide.

Pour finir, je rajouterai juste que les combats se caractérisent par des batailles de centimètres ou presque puisque notre protagoniste nous montre que ce n’est pas la taille qui compte mais ça ne va pas plus loin. Ainsi, Elfen Lied est une grosse déception, je m’attendais après 10 minutes d’épisodes à avoir un anime glauque, morbide et ultra complexe. Mais le destin en a décidé autrement. Ce n’est que mon avis mais malheureusement cet anime n’est pas assez mauvais pour être considéré comme un nanar donc même pour rigoler un coup le visionnage n’en vaut pas la peine…