Elfen Lied... Quand un copain m'a fait regarder cette anime en permanence, j'ai été subjugué par les premières scènes "gores", et j'ai tout de suite eu envie de savoir ce qu'avait ce personnage qui pouvait le pousser à agir de cette manière... Et autant vous dire tout de suite que je n'ai pas été déçu.
En effet, cette anime arrive à faire en sorte qu'une fois le premier épisode vu, vous ne pouvez vous arrêter qu'au dernier.
Je commence par la forme de cet anime :
- graphiquement, c'est d'un bon ensemble global, malgré quelques petits "ratés", mais il n'y a pas vraiment à se plaindre de la réalisation. Sans compter le fait que la mise en scène des actions est superbe, avec un superbe tempo, sûr que cela doit changer du manga avec ses images fixes...
- musicalement, je dirais que les musiques donnent une ambiance assez sombre, avec une bonne rythmique par rapport à l'action (comme lors du premier épisode avec la musique stressante où le tireur essaie de viser Lucy et où la musique atteint son apogée au moment du tir). Seul bémol, en OST, ce n'est pas vraiment terrible, et seul un tiers des pistes sont vraiment écoutables... A noter cependant l'opening en latin, Lilium, musique exceptionnelle et l'ending plus pop-rock jap tout bonnement excellent.
On passe au fond maintenant :
- l'ambiance (et le scénario par ailleurs) est double et reflète la personnalité de Lucy/Nyu : quand c'est Lucy, c'est une ambiance sombre, où l'on voit "un peu" de gore, ainsi que sa personnalité froide reflétant son caractère après toutes les épreuves qu'elle a subi. Elle a en effet été martyrisée dès petite par ses camarades de classe, puis "obligé" de voguer de maison en maison en tuant ses occupants pour survivre, avant de se faire attraper par Kurama pendant sa cavale. En songeant à Kouta, elle a pu tenir face aux multiples expériences de torture infligées pendant plusieurs années. Ca a de quoi refroidir quand même, et on peut comprendre ses gestes et tout lui pardonner grâce à notre empathie face à elle pleurant à la fin et promettant d'arrêter ses massacres... Néanmoins, à la deuxième vision, je me suis rendu compte quand même qu'elle était un peu plus "violente" que je me souvenais, et encore plus froide, mais bon, elle a au moins une VRAIE personnalité tiraillée de tous les côtés de par son background.
Quand c'est Nyu, l'ambiance est plus niaise, entrain à la gaieté et autres. Certains lui reprochent justement ce côté niais à l'anime, et la différence d'ambiance peut sans doute rebuter, mais l'on voit les 2 converger au fil de l'anime et la progression en est du coup plus intéressante et immersive.
- le scénario peut se juger sur la forme et le fond, et il réussit tant sur l'un que sur l'autre. Sur la forme, on peut dire qu'il a un excellent fil conducteur qui nous pousse à enchaîner les 13-14 épisodes en un après-midi (en 5H on peut visionner l'anime entier) avec des épisodes complets qui nous en apprennent à chaque fois beaucoup. C'est d'ailleurs pour cette raison que je considère Death Note et Elfen Lied comme des chefs d'œuvre absolus et FullMetal Alchemist comme un anime seulement bon, ce dernier ayant un épisode "somnifère" sur 3 sur l'ensemble de l'anime...
Sur le fond, il ose avec des thèmes tabous comme la torture d'enfants, la pédophilie, le massacre d'animaux, les expériences scientifiques bafouant l'éthique... Mais surtout, il a CE truc qui m'a fait accroché à FFVII : un passé déformé avec une héroïne à double personnalité, tout comme Cloud. On n'apprend la vérité qu'au dernier épisode, avec l'explication de ce qu'il s'est passé au festival. Les allusions nous mettent dans un mystère que l'on ne comprend qu'au fur et à mesure, et j'adore ça.
- psychologie des personnages : Lucy est tout bonnement exceptionnelle, mais j'en ai déjà parlé. Pour les autres, c'est un peu moins développé, mais diablement bon : le professeur Kurama qui doit tuer sa fille, son "copain" qui veut que Lucy et lui forment une nouvelle espèce, le père qui est pareil, la fille qui s'enfuit de chez elle car abusée sexuellement, Nana qui pourrait se sacrifier pour Kurama, Yuka la cousine de Kouta qui l'a toujours aimé mais qui le montre d'une manière refoulée, Mariko la fille du professeur Kurama qui ne sait pas où elle en est et enfin Kouta complètement déboussolé par le double-meurtre dont il a été spectateur... C'est un aspect résumé, mais elle montre bien l'engagement de ne pas faire de personnages vides de sens.
Je crois que j'en ai assez dit...
Je me dois quand même de préciser que l'épisode spéciale rajouté est INDISPENSABLE pour tous ceux souhaitant savoir la zone d'ombre entre le moment où Lucy fait le double-meurtre dans le métro et le début de l'anime, car l'on en sait rien. Certains n'y voyaient pas grand intérêt, et en l'incorporant entre l'épisode 10 et 11 comme l'ont dit les "développeurs", on comprend tout, tout de suite. Et déjà que la fin de Elfen Lied peut paraître frustrante, si en plus, on manque de précision sur le scénario de l'anime... Ca me paraît pourtant essentiel de savoir ça tant Lucy avait réussi à se dépêtrer de la police.
En conclusion, je le trouve parfait en ce qui me concerne, tant il m'a touché, ému, horrifié, scotché à l'écran, et j'en passe. Ceux qui ne comprennent pas ça n'ont qu'à passer leur chemin, ils ne savent pas ce qu'ils ratent...