Nous ne sommes que des humains, il est des animes que la curiosité nous pousse à regarder pour la simple raison qu'un fort pourcentage de ceux l'ayant visualisé avant vous (ou du moins la part la plus voyante) a estimé qu'ils étaient réellement excellents et marqueraient à coup sur l'histoire de la japanime. Et nous benoitement, on les croit...
Encore une fois, je vais finir par penser que l'avis d'un ensemble n'est jamais aussi fiable que l'avis bien subjectif d'un seul individu. Donc Death Note, un coup de génie intemporel à travers les âges? J'en doute pour ma part. Une série à voir alors? Là, sans conteste, oui. Ah mais oui mais pourquoi? (C'est lourd hein la réthorique?... Les formations juridiques que voulez-vous...).
Pour ce qui est de l'aspect visuel, Death Note est une production bien difficile à critiquer. Sans doute au sommet de la technique actuelle, cet animé nous livre un charadesign très réaliste et évolutif tout à fait soigné. (on passe sur les déformations morphologiques sous le coup des différentes émotions, c'est pour mieux aiguiller le naïf spectateur que nous sommes). Une animation tout ce qu'il y a de plus recommandable accompagne l'action des personnages (ouais machiavélique veut pas dire léthargique) et la colorisation épurée confirme définitivement cette sensation de réalisme.
Death Note c'est très beau et très bien foutu, y a pas à produire naturellement de déjections (version politiquement correcte oblige...). Néanmoins, un graphisme, ça fait pas tout, je déteste suffisament Clamp pour le savoir (ouais c'est gratuit comme attaque servez-vous).
Du coup, pour en revenir à nos moutons, penchons-nous sur l'aspect sonore de la série. Je passerai sur le deux duos opening/ending qui l'agrémentent. Tout ce que je peux dire est que j'y ait été aussi sensible qu'à la remise de mon premier slip lavé avec cajoline par ma môman, donc fort peu (ouais au cas où une bonne traduction, on est jamais trop prudent).
En ce qui concerne l'ambiance sonore proprement dite cependant, elle est plutôt de qualité. Les musiques de fond sont présentes assez souvent lors des épisodes mais ne viennent pas empiéter sur la sphère parlée, se contentant de jouer leur rôle de fond sonore (je sais c'est logique mais pas forcément évident) et l'utilisation de pseudo-chants grégoriens en jette un max pour pas trop cher les radis (non paske avec l'inflation mon pov' monsieur même les radis ont augmenté...).
Quant au doublage, il est vrai que c'est récurrent dans les productions nippones mais on peut tout de même noter qu'il est de fort bonne facture (déconseillassation absolue et vindicative de la VF) et participe grandement à l'impact des personnages sur notre petite perception d'otaku en transe. Encore une fois du bon boulot donc.
Bon alors il est où le problème vous allez me dire?... Ben, reste plus que le scénario en fait...
Alors, on va couper court de suite aux attaques à la fourche de fans un peu trop zélés de l'homme au carnet: Non je ne hais pas le scénario mais nombre d'incohérences ou de parti-pris m'ont agacé au cours de l'anime (surtout dans le 2nd arc en réalité).
Difficile de vraiment développer sans spoiler mais je peux résumer cette impression générale ou du moins essayer:
- 1er problème= L'oeuvre est d'un manichéisme un peu trop exacerbé pour moi. Certes que le héros soit épris d'un sentiment de justice du haut de son bas âge, pourquoi pas. Mais qu'il conserve cette vision noir/blanc du Monde me laisse un peu perplexe pour quelqu'un qui est sensé être génial... On a tous nos défauts j'imagine...
- 2ème problème= Des personnages secondaires souvent réduits au simple rang de faire valoir ou de bouche trous. De plus, j'ai la désagréable impression que certains ont servi de "comiques" du dimanche pour tenter d'égayer le récit, histoire de ne pas trop effrayer les différentes couches d'âges de la population suscpetibles d'être spectateur. Comme quoi le fan-service à la Sim ça existe aussi...
- 3ème problème= Une fin pas couillue pour deux sous et bien moralisante voire dogmatique. C'est bien dommage au vu du sujet de base de cette production.
- 4ème problème= Des raisonnements géniaux vachement bien huilés et complémentaires entre les protagonistes. Trop propre pour être vrais?... Je n'oserai pas mais il est certain que c'est dingue comme il semble facile de prévoir des réactions humaines sur 3 mois. Même pas un plan remis en question par une soudaine envie de rendre visite à la fée des cabinets... C'est beau la prévoyance.
Au demeurant, il faut bien le reconnaître, Death Note reste un anime au scénario efficace et accrocheur sur un thème un peu novateur (même si la mode de la japanime semble être aux héros despotes du Monde, des vocations en perspectives peut-être...).
Pour conclure, j'ai donc été déçu. Non pas que Death Note soit impossible à regarder, loin de là, mais après tant d'éloges, tant de remue ménage eh bien comme d'habitude on s'attend à monts et merveilles. Et comme d'habitude (ou comme souvent) c'est la déception car on a simplement à faire à des productions atypiques mais pas extraordinaires.
Alors certes, on prend plaisir devant Death Note, certes quelques gouttes de machiavélisme dans ce monde de bisounours qu'est l'adolescence c'est chouette aussi mais quel dommage de s'arrêter là. A mon sens finalement, le plus grand défaut de Death Note est peut-être d'avoir voulu finir par séduire plutôt que de continuer à fasciner.
Tant pis, je me contenterai de vendre cette série comme une bonne série à rebondissements. Viendez-y. C'est au 7.