Je n’aime pas vraiment les shonens. J’en ai vu quelques-uns, comme tout fan d’anime, mais en règle générale je les trouve trop longs et pas assez crédibles. Ca c’était avant de regarder Death Note.
Remarquez que j’ai utilisé crédible et pas réaliste, toute une nuance. Parce que bon, on parle quand même de shinigamis (dieux de la mort) qui viennent mettre le bordel sur Terre en filant à ces idiots d’êtres humains une arme surpuissante : la death note, un carnet dans lequel il suffit d’écrire le nom d’une personne en ayant sa tronche à l’esprit pour la condamner à mort. Et pourtant on pourrait bien y croire à cet univers : les mœurs de notre époque et certains aspects de notre société contemporaine sont parfaitement décrits, comme notamment l’augmentation incessante de la criminalité et du nombre de gens croyant en une justice toute relative, mais qui aurait l’avantage d’être rapide et définitive. Alors bien-sur ce n’est là qu’un contexte servant de background à une guerre opposant deux cerveaux redoutables, Raito le mégalo et L le super-détective. Force est de reconnaître que ces héros sont assez captivants, même si on comprend immédiatement qu’ils seront caricaturaux à l’extrême, surtout Raito dans son rôle de pauvre étudiant surdoué convaincu d’être devenu DIEU.
Pour être franc, même après deux visionnages intégraux, certains plans de L ou de Raito m’échappent, et certaines situations sont tirées par les cheveux. La force de Death Note, c’est qu’avec le rythme effréné que la série impose au spectateur, on passe assez rapidement d’une situation à l’autre, sans pour autant prendre le temps de se demander si tout cela est bien cohérent. C’est là que l’on sent l’empreinte du shonen, tout est fait pour que ca colle avec le scénario, tant pis si certaines choses tombent de nulle part, pourvu que le spectateur ne s’ennuie pas. Pour moi c’est quelque-chose que cet anime fait remarquablement bien, au point de ne pas être dérangé plus que ça par le dernier point. Surtout que Death Note, mine de rien, c’est assez addictif : le mélange action/suspense crée une sorte de dépendance, l’enchainement des épisodes devient automatique et on arrive vite à la fin de l’intrigue.
Ca fait peut-être fanboy minable, mais j’aime beaucoup le personnage de L. Outre son look et son attitude qui font déjà de lui un gars attachant, il a de plus un sens logique et de la déduction qui surpasse de loin la plupart des héros de mangas/anime. Il inventerait presque une nouvelle branche du genre policier à lui tout seul. Bon d’accord j’exagère, mais quand L fait une déduction capitale/expose son plan, accompagné d’un thème génial qui surclasse une OST somme toute assez quelconque, c’est assez trippant !
Enfin, Death Note reprend un thème assez régulier des bonnes séries : la justice. Ici on a deux versions assez radicales de la justice avec d’un côté la peine de mort pour tous et de l’autre un L qui défend une logique implacable : la loi est la loi, celui qui vole est un voleur, celui qui tue est meurtrier, peu importent les raisons dans le fond. C’est original, mais le thème en question n’est malheureusement pas assez travaillé et fait plus figure de background qu’autre chose. M’enfin ça c’est une autre empreinte du shonen, on ne peut pas non plus maudire le scénariste pour ça.
Conclusion, à voir au moins une fois, quel que soient votre genre de prédilection et vos goûts, car finalement Death Note est assez polyvalent, et plaira aux ados comme aux grands.